Rêver, désirer, vouloir atteindre vos buts, se lancer dans le vide, faire le saut, réaliser votre rôle de vie? Ces questions m’ont trotté dans la tête les deux premières années de ma carrière alors que j’étais enseignante dans le milieu scolaire. Je croyais que je m’épanouissais dans mes cours et que j’étais heureuse et sereine. Les relations avec les enfants et les adolescents m’apportaient beaucoup c’est certain, mais je savais pertinemment que si je voulais m’accomplir réellement, ma mission première n’était pas complète, car je ne réussissais pas à donner autant que je le voulais. Il me manquait cette étincelle, ce petit plus qui fait que je me sentais utile, fière de voir les progrès, la joie dans le regard des parents.
Lorsque je voyais des enfants au pris avec des problèmes et que les services n’étaient pas présents pour eux à 100%, je bouillonnais intérieurement et souvent, je prenais la décision de piger dans mes économies pour faire des projets créatifs et motivateurs pour eux. Bien que la direction approuvait mes idées et arrivait à participer à quelques fois à mes démarches, elle se devait de respecter les normes et les contraintes irritantes du système dans lequel nous faisions partie. Que faire à ce stade quand l’insatisfaction quotidienne est au rendez-vous? Des solutions existaient et il s’agissait pour moi de prendre une décision qui allait modifier le cours de mon existence.
Ma dernière année de prise en charge d’un groupe fut à la fois émotive et enrichissante. À chaque matin, dans ma voiture, je prenais les vingt minutes de route pour réfléchir aux interventions pertinentes à mettre en place avec les gamins. Débutant dans leurs apprentissages, je tenais à ce que les autres enseignants soient satisfaits du travail que j’accomplissais avec eux. La perfectionniste en moi s’en mettait beaucoup sur les épaules et j’étais préoccupée à réaliser tous les objectifs que je m’étais fixée. Bien que la directrice souhaitait le succès pour tous les élèves, je me suis très vite aperçue que nous n’étions pas sur la même longueur d’ondes. Nos personnalités étant différentes, ma façon de faire n’était pas assez concluante pour elle. De son côté, je ne faisais pas suffisamment d’évaluations pour voir la progression des enfants alors que je ne cessais de lui expliquer que l’observation des compétences par le biais de projets stimulants s’avérait aussi être une excellente méthode pour voir leur évolution. De plus, d’autres petits conflits entraient en ligne de compte. Je ne me sentais plus du tout à ma place et j’étais rendue au point de jouer l’indifférence et de concentrer seulement mon énergie sur mes élèves. Bien que les familles de l’école m’adoraient, je savais pertinemment que ce serait ma dernière année d’enseignement dans une classe. J’avais le goût de vivre vraiment mon rêve qu’était celui de démarrer mon entreprise et d’offrir des services personnalisés et adaptés aux besoins de chacun selon mes convictions. Alors, l’été qui a suivi ce contrat n’a pas été de tout repos. J’ai entrepris des démarches pour bâtir un plan d’affaires en lien avec mon projet.
Voilà donc le début de ma première vraie histoire d’amour. Je me sentais à la fois renaître et les idées jaillissaient comme jamais. Je sentais enfin que ma vie prenait le sens que je voulais lui donner. Quelques pépins se sont présentés certes mais la vie a drôlement bien fait son parcours. Plusieurs acteurs sont entrés dans ma vie à cet instant et ils m’ont aidée à me prendre en main et à croire définitivement que j’étais à ma place.
Laissez-moi avant tout vous présenter celui qui m’a donné mon envol. Cet homme, propriétaire d’une école de communication, Janick Anctil, m’a ouvert les portes. Il a consciemment fait de moi la personne que je désirais devenir depuis quelques années. Avant de suivre cette formation en communication, j’étais celle qui se laissait marcher sur les pieds et qui avait peur d’exprimer son opinion, d’être jugée par les autres. Je ne voulais pas déplaire à personne. Détestant les conflits à priori, j’aimais mieux me taire et subir la vie. Ah, être la victime, c’était donc le rôle que j’avais décidé d’adopter à cette époque. Donc, pendant près de dix ans, je jouais la petite blonde parfaite. Je respirais pour l’autre et je n’étais que nous. Imaginez-vous donc qu’à la fin de ce cours, alors que cet homme entrepreneur m’a remis mon diplôme, il m’a transmis le plus beau des messages que je n’aurais pu entendre à cette époque : « Prends ta place!» Trois mots qui résonnent encore dans mes oreilles et qui me font encore avancer d’une journée à l’autre. L’Univers a su m’envoyer cet être sur mon chemin et je ne le remercierai jamais assez pour avoir prononcé cette simple phrase.
Les mois qui ont suivi m’ont apporté à me questionner sur tous les plans de ma vie et ont débouché sur de nombreuses décisions. J’ai mis fin à une relation de couple. Suite à cette rupture, une femme, Isabelle Dumont, qui m’appuyait dans l’ensemble de mes démarches et qui croyait en moi depuis le tout début, ma notaire, m’a aussi ouvert les yeux. Elle désirait que sa fille puisse avoir accès à mes services à domicile. Puisque je me retrouvais sans maison, à repartir à la base, avec uniquement quelques valises et meubles en ma possession, elle m’a lancé un simple clin d’œil que je ne pourrai jamais oublier. Puis, un coup de fil a suivi et nous avons pris rendez-vous. Lorsqu’elle a vu à quel point je voulais exercer mon métier, ma passion, mais que je me retrouvais sans bureau, sans endroit où recevoir mes clients, elle m’a lancé spontanément comme idée : «Tu imagines le nombre de mères qui paieraient pour avoir tes services à domicile? Moi, la première!» Sur ces paroles, j’ai compris que l’Univers m’envoyait un signe et qu’à cette période, le mieux à faire était exactement de croire en cette idée et de foncer. Ai-je besoin de vous dire que je ne regrette absolument pas d’avoir opté pour cette décision, bien au contraire. Je sais maintenant que tout est possible et qu’il s’agit de faire le premier pas afin que les morceaux de casse-têtes se placent pour créer, pas à pas, l’image de notre vie.
Mon parcours peut en laisser plus d’un perplexes et peut-être vous faire questionner sur le vôtre. Je ne dis pas que tout est simple, voire facile. Faux. Laissez-vous guider par la petite voix qui parle à l’intérieur de vous et qui vous projette votre rêve, votre réalisation de soi. Curieusement, vous serez à même de constater que cette grande écoute sera vous apporter des réponses précises à vos demandes. Ne vous laissez pas abattre par les facteurs externes qui viendront à l’encontre de votre idéal. Parfois, les peurs, les manques, les obligations, les jugements viendront vous saluer, dites-leur merci d’exister, car vous le savez, derrière chaque épreuve se cache une opportunité. Croire est le mot d’ordre.
«Le bonheur, c’est d’être heureux ; ce n’est pas de faire croire aux autres qu’on l’est.» Jules Renard